ADHD
Le jour, je fais le chef d’orchestre : réunions, stratégie, notifications Slack qui poppent plus vite qu’une armée de chats sur Internet. Le soir ? Je passe en mode freelance, entre sauvetages WordPress (coucou thibaultmilan.com) et bidouilles créatives du côté de LetzPrint. Les titres changent, mais mon cerveau, lui, garde toujours ouvert… mille et un onglets (et jamais les bons). Avec l’ADHD, passer d’un rôle à l’autre, c’est comme sauter d’un wagon à l’autre en pleine marche… sans mode d’emploi. Je me retrouve à “switcher” mille fois dans la même journée, et à chaque fois, c’est comme si le mental se prenait les pieds dans le tapis : tu oublies où tu en étais, tu repars à zéro, tu perds du temps — et parfois la confiance qui va avec.
J’ai longtemps cru à la promesse de la productivité numérique. Outils d’organisation, applis de focus, techniques “scientifiques”. Beaucoup n’ont rien changé, ou alors juste sur la durée d’un café. Mais paradoxalement, certains outils digitaux font vraiment la différence — je pense à Sunsama, par exemple. J’utilise Sunsama pour planifier ce que je veux faire cette semaine et gérer le débordement des tâches, ne pas trop me surcharger sur un jour, voir comment les priorités se répartissent devant moi. Pour mon cerveau ça aide beaucoup de d’avoir une aide pour éviter la surcharge et ne pas oublier de continuer un truc qu’on avait commencé la veille.
Après, même avec cela, j’avoue que rien ne vaut la matérialité des cartes papier − pouvoir déplacer, retourner, manipuler, avoir un rappel physique qui me sort de la tête pour me remettre dans l’action. J’ai des cartes spéciales pour visualiser la semaine d’un seul coup d’œil (un bonus, clairement), et d’autres prévues pour la gestion ultra-courte de la journée.
Mais jusqu’à maintenant, le context switching était un vrai défi. Chaque fois que je passais d’un rôle à l’autre, je perdais le fil de mes pensées, et il me fallait un temps d’adaptation pour me replonger dans le sujet. C’est là que les rituels concrets entrent en jeu.
L’idée m’est venue : et si je fabriquais moi-même un outil, quelque chose de tangible ? Des cartes de transition, pour m’aider à marquer clairement le passage d’un rôle à l’autre. Pas une appli : du vrai papier (ok, virtuel au départ, mais imprimable et surtout manipulable), pour jouer avec l’attention et ancrer le rituel dans la réalité.
J’ai commencé simple : des petits cartons, en utilisant mon design system que j’ai développé avec les autres cartes, et une iconographie adaptée au contexte (directeur, freelance, end-of-day…). Sur chaque carte, des questions courtes, des gestes à faire — “Breathe for 1 minute”, “Set your top 3 priorities”, “Shut down all work apps”, “Celebrate small wins”… Des micro-checkpoints, faciles à afficher sous mon écran ou glisser dans un carnet.
Et là, le déclic : ce n’est pas tant l’objet fini qui compte, mais tout ce que j’ai ressenti en prenant le temps de le construire. Réfléchir aux vrais moments où je me perds, choisir les mots, imaginer la séquence. Créer l’outil m’a forcé à regarder de près comment fonctionne mon cerveau — et, quelque part, à l’apprivoiser.
Soyons honnête : pour l’instant, ces cartes sont toutes neuves. Je viens tout juste de les imprimer et de les préparer — le vrai test commence cette semaine. Est-ce que ça va révolutionner mon organisation ? Clairement pas du jour au lendemain. Mais j’avoue : j’ai hâte d’essayer cette nouvelle routine un peu artisanale, de voir si elle m’aide à mieux passer d’un rôle à l’autre, à perdre moins d’énergie dans le brouillard des transitions.
Peut-être que ce sera le début d’un rituel plus durable, ou juste un hack de plus parmi tant d’autres… On verra bien ! En tout cas, le simple fait de construire ces cartes a déjà changé ma façon de réfléchir à mes transitions, et ça, c’est déjà pas si mal.
Si vous voulez tester ces templates, ou si vous aussi vous inventez vos propres outils pour apprivoiser votrecerveau (ADHD ou pas ADHD d’ailleurs), venez m’en parler ! Plus on échange, plus on progresse – et franchement, ça fait du bien de sortir du mode “solo player”.